Historique de la traçabilité des porcs au Canada
Créé en 1966, le CCP est composé de membres des neuf organisations provinciales de l’industrie porcine, représentant les intérêts nationaux de plus de 12 000 producteurs de porcs. Le CCP se concentre sur l’avancement de l’industrie porcine canadienne par le biais d’une variété d’initiatives nationales et internationales, couvrant des domaines tels que la nutrition, la sécurité alimentaire à la ferme, les soins aux animaux, la santé animale et le développement de PorcTRACÉ Canada, le système national de traçabilité pour le secteur porcin du Canada.
Pendant de nombreuses années, l’industrie porcine canadienne a bénéficié d’un excellent état sanitaire des troupeaux. Toutefois, étant donné que les animaux et la viande font l’objet d’un commerce international sans précédent et que le nombre de personnes voyageant à l’étranger n’a jamais été aussi élevé, la santé animale et la préparation aux maladies animales exotiques sont des priorités essentielles pour l’industrie.
En juillet 2002, le CCP a reçu de ses membres le mandat de coordonner le développement d’un système national de traçabilité des porcs, de la naissance à l’abattage. Ce mandat a abouti à la création du comité de travail national du CCP sur l’identification et la traçabilité des porcs, qui a travaillé à la mise en œuvre d’un système canadien de traçabilité des porcs applicable au niveau fédéral.
En 2003, le Comité de travail national sur l’identification et la traçabilité des porcs du CCP (le Comité) a entamé la conception et le développement d’un système canadien de traçabilité des porcs qui aiderait à contenir rapidement les épidémies de maladies animales exotiques. Depuis lors, les activités de développement du programme ont été coordonnées à l’échelle nationale par le Comité, qui est composé de représentants du secteur de la génétique porcine, du Conseil canadien de la viande, ainsi que des producteurs et du personnel des organisations porcines provinciales du Canada. L’objectif du programme était de permettre au secteur porcin de :
- Identifier les exploitations porcines et leur emplacement
- Identifier les animaux
- enregistrer et signaler les mouvements d’animaux entre les locaux
Très tôt, il a été envisagé de procéder à une identification individuelle unique des animaux à l’aide de marques auriculaires pour tous les porcs. Très vite, un certain nombre de représentants de l’industrie ont remis en question cette stratégie, étant donné que les porcs se déplacent principalement en groupes.
Il a également été reconnu que la notification des mouvements d’animaux à l’aide d’identifiants individuels pour tous les porcs prendrait beaucoup de temps et serait coûteuse pour les producteurs, alors que tout avantage supplémentaire pour la surveillance des maladies serait minime.
En 2005, le comité a conclu une longue étude pilote qui a examiné et testé sur le terrain diverses méthodes de notification des mouvements de porcs à l’aide de l’identification de groupes et d’individus. L’objectif de l’étude était d’identifier le modèle le plus efficace pour un système national de traçabilité des porcs, répondant aux conditions requises pour une crise de santé animale ou de sécurité alimentaire. Les essais ont été menés en tenant compte de l’importance de la connaissance :
- D’où venaient les animaux avant d’arriver dans un lieu donné ;
- Les locaux où ils ont été expédiés ;
- Les dates pertinentes ; et
- Les unités de transport concernées.
En outre, il est généralement admis que, du point de vue des maladies animales exotiques (MAE), tous les animaux présents sur un site donné ont le même état de santé. L’étude pilote a conclu que l’identification individuelle offre une plus grande précision, par rapport à l’identification de groupe, lorsqu’il s’agit de retracer la propagation de la maladie (par exemple, une précision au niveau de l’animal individuel plutôt qu’au niveau de l’étable). Cela peut ou non présenter un avantage supplémentaire pour les efforts de l’ACIA en matière de lutte contre la maladie puisque, comme indiqué ci-dessus, tous les animaux d’un établissement donné ont le même état de santé.
L’étude affirme également que l’identification individuelle n’améliore pas la traçabilité en cas d’épidémie de maladie qui se propage, par rapport à l’identification de groupe. Néanmoins, outre l’identification de groupe, l’étude conclut qu’il existe des cas où les animaux doivent être identifiés individuellement (pas nécessairement de manière unique, mais toujours liés aux derniers locaux) et signalés pour une traçabilité optimale des mouvements de porcs.
En février 2009, sur recommandation du Comité, le conseil d’administration du CCP a décidé qu’il était dans l’intérêt des producteurs canadiens de choisir Agri-Traçabilité Québec (ATQ) comme unique fournisseur de services et gestionnaire de base de données pour le système national de traçabilité des porcs. Un accord de licence a été signé entre les parties en mars 2009, et le développement d’une plate-forme de base pour la base de données de traçabilité et le système de déclaration des mouvements a commencé.
En août 2009, le CCP a officiellement déposé la marque « PorcTRACÉ Canada » comme nom du programme national de traçabilité des porcs guidé par le Comité, et a déposé un nouveau logo. Cette démarche s’est accompagnée du lancement du site web PorcTRACÉ et de la vente de la marque auriculaire nationale de traçabilité des porcs.
PorcTRACÉ Canada utilise actuellement un processus centralisé de commande et de distribution de l’étiquette nationale de traçabilité des porcs en partenariat avec un seul fabricant, AllFlex Inc. Cela permet à PorcTRACÉ Canada d’offrir une étiquette nationale extrêmement rentable et d’éviter la complexité de la gestion de plusieurs options de fabrication et de distribution d’étiquettes.
Le 14 mai 2010, le CCP a accueilli favorablement l’annonce de l’engagement de la phase I du gouvernement fédéral canadien à hauteur de 3,3 millions de dollars pour poursuivre le développement des ressources nécessaires associées à PorcTRACÉ Canada. Les fonds ont permis de soutenir le personnel national dans les bureaux de PorcTRACÉ Canada à Winnipeg, au Manitoba, et ont été consacrés à la création d’un système de base de données de classe mondiale grâce à des améliorations apportées à la plateforme de base développée par ATQ.
Le 10 février 2011, PorcTRACÉ Canada a continué à aller de l’avant avec l’annonce d’un montant supplémentaire d’environ 3,7 millions de dollars. Une partie de ces fonds a été allouée à la formation des producteurs canadiens et des autres utilisateurs du système afin de garantir que la déclaration des mouvements, telle qu’elle sera exigée par la loi fédérale, soit aussi rentable, directe et simple que possible.
PorcTRACÉ Canada est fier de continuer à travailler à la mise en place d’un système de traçabilité des porcs de classe mondiale. Les informations qui seront collectées pourront être utilisées pour contenir et réduire la propagation d’une éventuelle maladie porcine étrangère afin de la contrôler et de l’éliminer, réduisant ainsi considérablement l’impact négatif d’un tel événement.