Le fer d’abord !

Santé Canada recommande que les premiers aliments solides des nourrissons soient riches en fer. Le fer est optimal pour le développement du cerveau et la croissance. Vers l’âge de 6 mois, les bébés doivent recevoir quotidiennement du porc, de la viande, du poisson et de la volaille, car leurs réserves de fer s’épuisent. Le porc est l’une des meilleures sources naturelles de fer.

Les lignes directrices canadiennes recommandent les viandes comme premier aliment solide pour les bébés

Selon les nouvelles directives canadiennes, les aliments riches en fer devraient être les premiers consommés par les bébés lorsqu’ils commencent à manger des aliments solides. Ces aliments comprennent le porc, la viande, la volaille, le poisson, les œufs, le tofu, les légumineuses et les céréales infantiles enrichies en fer.

Le fer contenu dans la viande de porc est plus facilement absorbé par l’organisme

La consommation fréquente de porc, de viande, de volaille et de poisson peut contribuer considérablement à satisfaire les besoins en fer des nourrissons, car le fer héminique fourni par les sources animales est plus facilement absorbé que le fer non héminique présent dans les aliments d’origine végétale tels que les céréales pour nourrissons.

Ces recommandations sont révolutionnaires. Auparavant, il était recommandé que les bébés commencent par manger des céréales infantiles, puis des fruits et des légumes, et enfin de la viande au fur et à mesure qu’ils passaient aux aliments solides. Mais la science indique qu’il n’est pas nécessaire de suivre les anciennes recommandations.

La raison de ce changement dans les pratiques d’alimentation des nourrissons est double :

  • Tout d’abord, le fer est essentiel à la croissance et au développement cognitif, neurologique, moteur et comportemental du bébé.
  • Ensuite, vers l’âge de six mois, les réserves de fer d’un bébé commencent à diminuer et ceux qui ne sont nourris qu’au lait maternel ne couvrent pas leurs besoins en fer et risquent de devenir anémiques ou de souffrir d’une carence en fer. Une carence en fer pendant la petite enfance et l’enfance peut affecter le bon développement du cerveau, ce qui est irréversible.

Il est aussi simple de réduire de la viande en purée que de transformer des fruits et des légumes en aliments pour bébés. Cependant, les purées de viande pour bébés ne doivent pas contenir de sel, de sucres ou d’huiles ajoutés. La quantité de nourriture proposée doit être guidée par les signaux de faim et de satiété du nourrisson.

La nature nous a offert une viande de porc délicieuse et riche en fer, parfaitement compatible avec la façon dont l’homme absorbe le fer, c’est-à-dire très efficacement. L’ajout de viande à un repas permet également à notre organisme d’absorber jusqu’à quatre fois la quantité de fer contenue dans d’autres aliments tels que les légumes verts, le pain et les céréales. Compte tenu de la petite taille de l’estomac d’un bébé, il est logique, d’un point de vue nutritionnel, de servir de la viande à chaque repas.

Le fer peut prévenir les troubles du comportement chez les jeunes bébés

Dans une étude publiée dans Pediatrics, des scientifiques de l’université d’Umea, en Suède, ont découvert que les suppléments de fer pouvaient contribuer à stimuler le développement du cerveau et à prévenir les problèmes de comportement chez les nourrissons présentant une insuffisance pondérale à la naissance. Les enfants présentant une insuffisance pondérale à la naissance sont plus susceptibles de souffrir d’une carence en fer et ont besoin d’une plus grande quantité de ce nutriment pour rattraper leur retard de croissance.

Dans le cadre de cet essai contrôlé randomisé, les chercheurs ont suivi 285 nourrissons nés entre 4 livres, 7 onces et 5 livres, 8 onces. Lorsque les bébés ont eu six semaines, les chercheurs les ont répartis au hasard entre des gouttes de fer et des gouttes placebo sans fer, chaque jour jusqu’à leur anniversaire de six mois.

Puis, à l’âge de trois ans et demi, les enfants ont été évalués sur le plan de l’intelligence et leurs parents ont été interrogés sur les problèmes de comportement de l’enfant. Les chercheurs ont comparé les enfants des groupes d’étude avec gouttes de fer et sans fer à 95 autres enfants nés avec un poids normal.

Il n’y a pas eu de différences significatives de QI entre les groupes.

Cependant, un nombre significativement plus élevé de bébés ayant reçu des gouttes de fer sous forme de placebo présentaient des problèmes de comportement, tels que rapportés par leurs parents. Il s’agissait notamment de problèmes de gestion des réactions émotionnelles, d’anxiété, de dépression et de troubles du sommeil et de l’attention.

Les chercheurs suggèrent une relation occasionnelle entre la carence en fer chez le nourrisson et les problèmes comportementaux ultérieurs. Ils continuent à suivre le même groupe d’enfants à mesure qu’ils grandissent, pour voir si de nouveaux problèmes cognitifs ou comportementaux apparaissent, ou si les anciens s’améliorent.

Il est important que tous les parents rencontrent leur prestataire de soins de santé pour discuter des besoins en fer de leur bébé.

Provenant de Globe and Mail, Reuters et informations fournies par Karine Gale, RD, Canada Beef Inc.

Références

Nutrition des nourrissons nés à terme et en bonne santé – Recommandations de la naissance à six mois (Déclaration conjointe de Santé Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, des Diététistes du Canada et du Comité canadien pour l’allaitement maternel, septembre 2012).
www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/infant-nourisson/recom/index-eng.php

Effects of Iron Supplementation of LBW Infants on Cognition and Behavior at 3 Years, Pediatrics 2013 ; 131:1 47-55 ; published ahead of print December 10, 2012, doi:10.1542/peds.2012-0989.
pediatrics.aappublications.org/content/131/1/47.abstract?sid=7f1a1e17-b0d4-41bf-ba53-4d16113af81a